Beaucoup de touristes choisissent de rallier Kalaw au lac Inle via un trek de 2 ou 3 jours. Puisque nous avons choisi de faire un trek différent (on vous en parle ici), nous décidons de prendre le bus pour faire Kalaw-Inle.
Plus exactement, nous prenons un premier bus qui nous amène à Shwenyaung, puis un touktouk jusqu’à Nyaungshwe, la ville qui se situe au nord du lac Inle.
Le chauffeur du touktouk dépose d’abord tous les locaux (nous sommes les seuls touristes à bord) puis nous amène au premier hôtel que nous avions repéré. Pas de chance, la chambre nous parait chère alors qu’elle est sombre et donne sur des travaux. Nous décidons de chercher autre chose. Le chauffeur appelle son patron qui parle anglais afin de faciliter nos échanges. Nous voilà partis tous les 4 à la recherche d’un autre hôtel : « nous sommes complets », « la nuit coûte 45$ », « fully full »… Voilà ce que nous entendons à chaque arrêt. Grâce à nos chauffeurs, nous allons d’hôtel en hôtel en touktouk, et sous la chaleur, nous apprécions de ne pas avoir à porter nos sacs ! Après avoir sillonné la ville, nous tombons enfin sur un hôtel avec une chambre disponible à 25$, tout en bambou, avec une cour intérieure sympa : le Inle Inn.
Il est environ 16h, soit 10h en France, nous sommes samedi, c’est l’heure du Skype ! Malgré la très mauvaise connexion, j’arrive à joindre ma petite famille et leur raconte où nous en sommes dans nos aventures.
Nos amis allemands Floyd et Mirijam rencontrés au Népal sont à Nyaungshwe aussi, nous échangeons quelques mails et décidons de nous retrouver à notre hôtel vers 19h pour aller dîner ensemble. Nous sommes ravis de les revoir ! Ils sont au Remember Inn, un hôtel où nous aurions aimé aller mais qui était complet lorsque nous nous sommes arrêtés. Floyd nous propose d’aller dans un restaurant où apparemment les pâtes sont délicieuses. Nous passons une excellente soirée en leur compagnie autour d’une bière et de tagliatelles à la sauce tomate, ça change du curry !
Il s’avère que dans notre hôtel, nous ne captons pratiquement pas le wifi et qu’il n’y a pas d’eau chaude. Or nous avons absolument besoin du wifi pour nous occuper de notre séjour en Thaïlande qui approche, nous décidons donc de retenter notre chance au Remember Inn afin de trouver une chambre. Par chance, ils en ont une de libre qui, pour le même prix qu’au Inle Inn est bien plus grande et très lumineuse. Et.. il y a de l’eau chaude ! Par contre le wifi est un peu meilleur mais pas terrible terrible.
Nous prenons possession des lieux et décidons de ne pas ressortir tout de suite. Nous retrouvons Floyd et Mirijam pour déjeuner, nous nous rendons au Thanaka Garden cette fois ci. Ce restaurant n’est pas encore dans le lonely, tant mieux, il n’y avait personne quand nous sommes arrivés. Nous commandons la même chose avec Tim : salade de tomates « Inle Lake » et des Shan Noodle. Quand nous voyons arriver les quantités, nous nous disons que nous avons peut être été un peu optimistes quant à nos appétits ! Tout est excellent, nous nous régalons, tant et si bien que nous finissons nos assiettes ! Tim a même encore un peu de place pour un smoothie à l’ananas, son péché mignon !
L’après midi, nous louons des vélos et nous promenons dans la campagne autour de la ville. Le lac est trop loin pour que l’on puisse l’apercevoir. Le soir nous organisons notre journée du lendemain : la traditionnelle promenade en bateau sur le lac. Notre hôtel possède des bateaux, la réceptionniste nous confirme qu’un de leur conducteur est d’accord pour partir à 5h30 pour le lever du soleil. Nous sommes ravis car la très grosse majorité des touristes part entre 7h30 et 9h.
D’ailleurs, le lendemain matin quand nous nous élançons dans la brume matinale à 6h, nous sommes seuls. Nous rencontrerons seulement un autre touriste qui mitraille le lever de soleil. Nous naviguons environ 15 minutes le long d’un canal avant de déboucher sur le lac où nous tombons sur les fameux « faux pêcheurs ». Ils restent à l’entrée du lac apparemment toute la journée et se laissent prendre en photo avec le filet traditionnel. Ils font même quelques acrobaties sur une jambe en échange d’un billet. La majorité n’a jamais attrapé un poisson de sa vie ..!
Après un quart d’heure de navigation dans le bruit assourdissant du moteur, notre « boat driver » coupe les gaz pour nous laisser assister en silence au lever de soleil. L’eau et le ciel se teintent de violet, de rose puis de jaune, c’est magnifique.
Nous avons de la chance, notre pilote parle un peu anglais. Nous lui expliquons que nous ne souhaitons pas nous arrêter dans les boutiques pour touristes puisque nous n’achèterons rien. Il comprend que ce qui nous intéresse c’est la vie des gens sur et autour du lac plutôt que les écharpes en soie et autres cigarettes.
Il joue super bien le jeu puisqu’à chaque fois que l’on passe dans des villages ou près des pêcheurs, il ralentit, afin que l’on puisse observer la vie des habitants et faire quelques photos. Nous admirons les jardins flottants, les villages sur pilotis et nous nous arrêtons dans un atelier de tissage qui utilise le lotus, la soie et le coton. Nous ne sommes pas dupes, les travailleurs commencent à tisser dès que nous arrivons et s’arrêtent lorsque nous quittons la pièce, mais les voir faire est très intéressant et nous semble vraiment compliqué ! Nous visitons une énorme pagode et un marché avant de nous arrêter pour le déjeuner au bord de l’eau.
Après le déjeuner, nous demandons à notre pilote d’aller voir le temple de Indein. Nous remontons un canal pendant environ 30 minutes et notre chauffeur nous laisse à l’entrée du village. Il y a là une rangée de boutiques de souvenirs que les birmans nous encouragent à regarder « just looking .. ». Nous commençons à grimper une petite colline en direction des stupas abandonnées que nous voyons plus loin. Malgré la chaleur écrasante, nous dépassons les stupas et continuons à grimper en direction du monastère. La vue là haut est magnifique ! On peut voir à des kilomètres et nous apercevons le lac au loin. Lorsque nous redescendons du rocher sur lequel nous admirions la vue, le moine ermite qui habite dans le monastère nous invite à prendre le thé. Il ne parle pas anglais mais ce n’est pas grave, nous passons quelques minutes avec lui à sourire en pensant à nos familles et amis qui travaillent pendant ce temps !
Nous finissons cette journée par la visite d’un très beau monastère tout en teck et par quelques photos des pêcheurs dans la lumière qui commence déjà à baisser. Le soir, nous réservons un cours de cuisine birmane pour le lendemain matin avec Lesley et Sue, les gérants. Sybille, le petite soeur de Timothée, nous avait conseillé de le faire et les avis sur TripAdvisor sont excellents !
A 9h, nous sommes donc au rendez-vous pour retrouver 9 autres personnes (une majorité de français) et commencer le marché avec Lesley. Nous le suivons de près pour bien entendre toutes les explications qu’il nous donne : comment est fabriqué le tofu, que sont ces étranges chips géantes, avec quoi manger ce drôle de légume etc. Nous voyons sous un angle nouveau les produits inconnus que nous avons vus des dizaines de fois sur les marchés. L’ambiance est très bonne dans le groupe, nous discutons et plaisantons avec une famille australienne et un couple de suisses, Julie et Jonathan.
Une fois le poulet acheté à l’extérieur du marché chez « the best chicken », nous prenons un touktouk tous ensemble et arrivons vers 10h chez Sue et Lesley. Nous sommes accueillis avec un thé et des crackers de tofu. Les mains nettoyées et les tabliers enfilés, nous commençons à peler les légumes, les couper etc. Dans notre dos, les assistants de Lesley et Sue s’activent : ils préparent les morceaux de viande et de poisson, hachent les oignons, l’ail et le gingembre. Au marché, chacun avait choisi le plat qu’il voulait cuisiner : le poisson pour moi (il ne restait que ça !) et les oeufs pour Tim.
Je commence la marinade de mon poisson avec l’aide de Lesley : une petite cuillère de curry rouge, du sel, du bouillon de poulet (en poudre), du poivre et nous laissons reposer quelques minutes. Puis dans une poêle nous faisons chauffer l’huile de cacahuètes (au moins 2 cm au fond de la poêle !! La cuisine birmane est vraiment grasse !), les oignons, l’ail et le gingembre hachés. Nous ajoutons le poisson, la purée de tomates fraîches, puis nous ajoutons du bouillon de légumes. Après 10 minutes, c’est prêt !
Tous les currys que nous avons cuisiné se font sur cette base. Tim s’en est très bien sorti avec son curry d’oeufs durs. Heureusement puisqu’il avait annoncé à la cantonade qu’il s’agirait du meilleur plat ! Il en a repris 3 fois du coup..!
Nous avons également cuisiné chacun une salade : de tomates, de feuilles de thé vert, d’aubergines ou encore de tofu. Nous étions 7 à table, nous avons cuisiné pour 20 ! Nous nous sommes régalés et avons passé un très bon moment. A la fin du repas, Sue nous a offert des épices et sur notre invitation, nous a expliqué comment elle utilisait les fonds qu’elle touchait grâce aux cours de cuisine. 15% sont reversés directement à l’orphelinat qu’elle tient dans sa maison. Elle accueille environ une quinzaine d’enfants et organise pour eux des cours d’anglais et des sorties en bateau, en bus etc. Enfin, la nourriture que nous n’avons pas consommé sera offerte aux plus pauvres du village. Une façon pour nous d’aider les birmans sans engraisser le gouvernement ! Nous lui avons demandé des conseils pour aller à Pindaya et comme elle n’avait pas tous les éléments de réponse, elle nous promit de nous laisser toutes les indications à notre hôtel un peu plus tard.
L’après-midi, nous décidons de partir avec Julie et John faire une promenade à vélo dans la région. Notre objectif final : voir le coucher de soleil dans un domaine viticole, un verre de vin à la main ! Nous visitons d’abord une grotte reconvertie en temple bouddhiste. Un moine nous sert de guide et nous explique qu’il passe parfois un mois à méditer dans les salles minuscules de la grotte. Dans certaines, l’oxygène vient à manquer au bout de 2 heures. Ils ne dorment pas sur place, mais 1 mois à méditer dans l’obscurité en compagnie des chauve-souris, c’est impressionnant !
Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au domaine viticole. Nous dégustons 4 vins différents, tous produits sur place, pour finalement choisir de commander une bouteille de blanc. Le coucher de soleil est magnifique, et nous passons un super moment tous les 4. Ca fait plus d’un mois que nous n’avons pas bu de vin, nous sommes aux anges !
De retour à notre hôtel, nous avons une lettre de Sue qui nous donne tous les renseignements possibles pour aller à Pindaya, où dormir, où manger etc. La générosité de cette femme nous touche profondément.
La journée s’achève sur un restaurant de Dim Sum délicieux et toujours en compagnie de nos amis suisses. Nous en profitons pour piquer quelques films à John pour occuper certaines de nos soirées !
Ces 3 jours au lac Inle ont été parmi les meilleures journées passées en Birmanie. Nous avons fait de magnifiques rencontres, autant des locaux que des touristes et c’est grâce à eux que de bons moments se transforment en moments inoubliables.
Nos bonnes adresses à Nyaungshwe :
– Le Remember Inn : 25$ la nuit, super rapport qualité/prix !
– Le Thanaka Garden, à l’écart de la route principale, mais fléché depuis le centre ville
– Le Live Dim Sum, à côté du November Hotel. Les serveurs sont adorables, la nourriture délicieuse et la musique hyper sympa !
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